Les composites antérieurs en technique directe

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°25 - 3 juillet 2019 (page 28-34)
Information dentaire
En 2018, dans la revue Réalités Cliniques, Romain Chéron, coordinateur d’un numéro sur les composites, débutait ainsi son éditorial : « Peut-on encore créer quand tout a été fait ? », avant de poursuivre : « Le composite ne s’invente plus dans ce domaine de nouveauté fracassante », et de terminer : « L’enjeu d’aujourd’hui n’est ainsi plus de prouver que ça marche, mais de trouver comment faire marcher encore mieux, encore plus beau, encore plus longtemps » [1].
Et certains auteurs de ce volume nous montraient comment « faire marcher encore mieux » avec le composite. Les réseaux sociaux ne sont pas non plus en reste pour nous montrer comment faire marcher encore mieux, encore plus vite, encore plus esthétique, encore plus…
Quand, mon ami Frédéric Raux, coordinateur de ce numéro spécial Adhésion, m’a demandé d’écrire cet article sur les composites antérieurs, je me suis donc interrogé sur sa nécessité. Car je n’ai rien à montrer d’« encore plus… ».
Mes Maîtres, le Professeur Michel Degrange et le Dr Gil Tirlet, ont toujours insisté sur la nécessité de connaître les fondamentaux en restauratrice comme en prothèse. Cet article n’aura donc pas la prétention de faire le buzz en montrant « encore plus… », mais juste d’être dans la lignée de leur enseignement en revenant sur les points essentiels et fondamentaux qui permettent de réaliser une restauration antérieure en composite.

Pourquoi faire des composites antérieurs ?

Le choix et l’application correcte de différentes masses de résine composite, par technique de stratification, permettent d’obtenir des restaurations d’apparence parfaitement naturelle [2-10].
Le potentiel esthétique élevé des résines composites associé à leur bon comportement mécanique fait de ce matériau, depuis plus de vingt ans, une alternative à la céramique dentaire [11]. Il présente trois avantages :
– un traitement peu mutilant et respectueux du capital dentaire des patients ;
– une bonne fiabilité immédiate et à terme grâce aux performances de l’adhésion aux tissus dentaires calcifiés [12] ;
– un rapport coût/bénéfice/risque [13] incomparable.

Indications

Cinq grandes indications peuvent être retenues pour la réalisation de composite antérieur :
– lésion carieuse (fig. 1 à 5) ;
– fracture coronaire (fig. 6 à 7) ;
– modification de forme dentaire ;
– fermeture de diastème (fig. 8 à 9) ;
– transformation de dent riziforme (fig. 10 à 11) ;
– dyschromie dentaire (fig. 12 à 13) ;
– usures (fig. 14 à 15).

Quels matériaux utiliser ?

Adhésif

Les qualités d’adhérence et d’étanchéité de l’adhésif doivent non seulement être immédiates, mais aussi durables pour éviter les colorations marginales, les caries récurrentes, les sensibilités, voire la perte de la restauration, qui sont autant de phénomènes de dégradation limitant la longévité des traitements. Au niveau des marges amélaires, ce critère apparaît bien établi depuis longtemps non en raison des qualités intrinsèques des adhésifs, mais par le biais du mordançage avec des solutions d’acide phosphorique [12]. Dans le secteur antérieur, quel que soit le design de la restauration, le substrat amélaire reste…

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