Difficile de prévoir une complication. Pourtant, force est de constater qu’il se dégage des situations à risque : un cas mal préparé, un plateau technique insuffisant, un patient déjà multi-opéré, celui avec qui il a fallu « négocier » l’indication chirurgicale, le dernier rendez-vous de la journée, l’ancien ami perdu de vue que l’on opère la peur au ventre, ou encore le patient « chat noir » chez qui tout est compliqué.
La survenue d’une complication, qu’elle soit prise en charge par l’omnipraticien ou par un confrère spécialiste, est une expérience délicate. On a ainsi vu des confrères abandonner la chirurgie pendant des périodes plus ou moins longues après une mésaventure. Bien que chaque geste ait des complications qui lui sont propres, il se dégage des situations communes que nous allons passer en revue dans cet article.
La douleur
La douleur, principal motif de consultation postopératoire non programmé, doit toujours être vue comme un signe d’alerte. Il est donc essentiel, chez un patient qui est algique en postopératoire, d’exclure tout processus pathologique sous-jacent [2].
La réaction inflammatoire aiguë est un phénomène nécessaire à la cicatrisation, et c’est ce mécanisme qui va le plus souvent être responsable de la douleur postopératoire.
La douleur doit être évaluée (fig. 1) pour permettre la mise en place du traitement pharmacologique adapté (tabl. I). Ce traitement devra ensuite être réévalué et, le cas échéant, réadapté en fonction de son efficacité. Plusieurs molécules peuvent ainsi être associées pour exploiter leurs actions additives ou synergique ; on parle alors d’analgésie multimodale. Par exemple, un AINS est plus efficace quand il est associé au paracétamol. À noter, la grande prudence à adopter vis-à-vis de l’automédication des patients par AINS quand la présence d’un phénomène infectieux sous-jacent n’a pas été exclue.