L’implantologie moderne consiste en la mise en place d’une racine artificielle en titane au sein des maxillaires dans le but de traiter un édentement. Les volumes osseux nécessaires à la pose d’un implant dentaire sont parfois difficiles à obtenir, notamment dans la partie postérieure du maxillaire, où deux processus de résorption osseuse se combinent. L’atrophie progressive de l’os crestal dès le troisième mois post-extractionnel, par manque de stimulation osseuse dû à l’édentement, et le pneumatisme sinusien à l’origine d’un abaissement de son plancher, conduisent souvent à une hauteur osseuse résiduelle disponible insuffisante pour la mise en place d’un implant dentaire [1, 2]. Il est alors nécessaire de recourir à des techniques de greffe osseuse permettant l’augmentation du volume devant être implanté. L’élévation du plancher sinusien, ou sinus lift, est l’une de ces techniques. Elle permet l’augmentation du volume vertical aux dépens de la cavité sinusienne. L’objectif est d’intervenir au niveau du plancher, sans altérer la muqueuse ni le fonctionnement physiologique du sinus. Cependant, cet acte courant en chirurgie orale expose à des complications sinusiennes imposant parfois l’intervention d’un ORL.
Technique
Le sinus lift, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, est une évolution des principes posés par Tatum dans les années 1970 [3]. Il s’agit d’aborder le sinus en réalisant un volet osseux au niveau de la paroi antéro-externe. Cet abord permet d’accéder à la membrane sinusienne qui est décollée progressivement et minutieusement. Cette membrane, repositionnée à distance du plancher, devient alors le toit d’une nouvelle cavité, qui accueille un biomatériau osseux. Une fois le biomatériau injecté et tassé, le volet osseux d’accès est repositionné, et le lambeau est suturé. Au cours des 6 mois de cicatrisation, le biomatériau est progressivement colonisé par les ostéoblastes…