Partie 1 - De nouvelles perspectives
Pour restaurer les pertes de substances des tissus dentaires, l’usage des résines composites, éminemment mimétiques, succède à l’ère surannée de l’amalgame. Toutefois, leur mise en œuvre est exigeante, leur biocompatibilité controversée et leur usage onéreux. Parallèlement, les ciments verres ionomères (CVI) ont été introduits par Wilson et Kent au début des années 1970. Ces matériaux sont les seuls à développer une adhésion intrinsèque aux tissus dentaires et à relarguer des ions fluorures. Toutefois, cette adhésion naturelle insuffisante à elle seule et l’indigence de cohésion interne leur ont conféré l’étiquette de matériau relativement précaire. De significatives améliorations, notamment par l’incorporation de résine, ont donné lieu aux CVI modifiés par addition de résine (CVIMAR). Dans les années 1990, des variations du rapport liquide/poudre et de taille des particules ont donné le jour aux CVI à haute viscosité (CVI-HV), encore appelés CVI condensables. Cette famille répondait aux besoins de l’Atraumatic Restorative Treatment (ART), utilisée dans les pays du tiers-monde, alliant éviction carieuse manuelle et restauration aux CVI de consistance permettant son placement au doigt. Ce concept s’est généralisé avec l’emploi de ces matériaux – à la manipulation s’apparentant à celle de l’amalgame – pour le traitement des dents temporaires ou de manière transitoire chez des patients peu coopérants. Récemment, des formulations encore révisées permettent d’améliorer leurs propriétés, étendant étonnamment leur champ d’utilisation.
Dans cette première partie, nous focaliserons nos propos sur cette dernière famille, dans l’idée d’exposer, de manière circonstanciée, ses avantages comparés aux amalgames, aux résines composites et aux CVIMAR. Nous commencerons par la description de leur chimie, puis nous listerons leurs propriétés.
Présentation des CVI-HV
Terminologie et composition…