Thérapeutiques de la dent permanente immature nécrosée
L’un des précédents articles concernant le silicate tricalcique Biodentine™ a présenté la manipulation et les thérapeutiques de préservation pulpaire [1]. Dans celui-ci, nous évoquons une autre indication : le traitement des dents permanentes immatures nécrosées.
La nécrose pulpaire de la dent permanente immature entraîne un arrêt de l’édification radiculaire. Le praticien se trouve donc confronté à deux problématiques : d’une part, la présence de parois dentinaires radiculaires fines et potentiellement fragilisées, augmentant ainsi le risque de fracture radiculaire et, d’autre part, un apex largement ouvert et une difficulté à obtenir une bonne étanchéité apicale lors du traitement endodontique.
Avant la mise sur le marché des silicates de calcium, le traitement de référence, appelé apexification, reposait sur le renouvellement régulier d’hydroxyde de calcium qui avait pour objectif de stimuler la formation d’une barrière apicale minéralisée avant la réalisation d’une obturation endodontique conventionnelle [2]. Néanmoins, cette procédure engendrait des inconvénients majeurs : le renouvellement régulier du matériau nécessitant la multiplication du nombre de séances, le traitement pouvait durer entre 6 et 18 mois, augmentant alors le risque d’échec [3], notamment par fracture horizontale de la racine traitée. Au-delà de la fragilité inhérente à la faible épaisseur de parois, le contact prolongé de l’hydroxyde de calcium avec le tissu dentinaire entraîne des modifications de structure importantes, rendant la dentine plus sujette aux fractures radiculaires cervicales spontanées [4, 5].
L’introduction des silicates de calcium a permis de pallier ces inconvénients en réduisant le nombre de séances nécessaires à la procédure et en créant une barrière apicale physique de 3 à 4 mm [6]. Néanmoins, le temps de prise du MTA® nécessite une procédure en deux séances. Biodentine™…