Exemple du matériau BiodentineTM
Partie 1 - Présentation, composition et propriétés
Initialement, les silicates de calcium (CSCs) étaient des ciments employés dans le domaine des travaux publics ; le ciment de Portland, découvert et breveté en 1824 par un Anglais, Joseph Apsdin, étant le plus grand représentant de cette famille. Le nom « Ciment de Portland », dû à sa couleur et à sa dureté, lui donne l’apparence de la pierre calcaire de Portland. Ce matériau résulte du broyage d’un produit appelé « clinker » obtenu par la cuisson d’un mélange homogène de carbonate de calcium et d’argile jusqu’à la température de « clinkérisation » (environ 1 450 °C) [1].
Depuis une vingtaine d’années, ces ciments minéraux ont été introduits en dentisterie endodontique et restauratrice.
Leur composition peut être décrite soit en fonction des composés (silicate tricalcique, silicate dicalcique, aluminate tricalcique, aluminoferrite tétracalcique) (tableau 1), soit en fonction des oxydes (oxyde de calcium, silice, aluminium, magnésium…) constitutifs.
Le Mineral Trioxide Aggregate (MTA), commercialisé sous le nom de ProRoot® MTA par la société Dentsply, a été le premier représentant dentaire des CSCs. Il a été décrit pour la première fois dans la littérature scientifique en 1993 [2], le brevet a été déposé en 1995 et a reçu l’approbation de l’US Food and Drug Administration en 1998 pour un usage endodontique [3, 4]. Sa couleur est grise (Gray ProRoot® MTA). Aussi, en 2002, est apparu le White ProRoot® MTA contenant moins d’ions métalliques (fer) [5, 6]. Du fait de la demande du marché, la version originale, aujourd’hui nommée, ProRoot® MTA Original, est réapparue. Elle se compose de 50 à 70 % d’oxyde de calcium et de 15 à 25 % d’oxyde de silicium [7]. Il s’agit donc d’un CSC dont l’hydratation aboutit à la formation d’un gel silicate dicalcique hydraté et d’hydroxyde de calcium [8, 9]. Les principales propriétés de ce matériau sont sa biocompatibilité…