Il existe en effet un risque important pour les praticiens contemporains de privilégier des prises de décision « semi-automatiques » influencées par un environnement technologique toujours plus important. Replacer l’humain au centre de l’approche permet d’intégrer rationnellement la dimension technologique dans les prises de décision. En effet, qu’il soit guidé par l’anamnèse, les tests paracliniques ou les examens complémentaires, l’établissement d’un diagnostic fait appel à des mécanismes cognitifs complexes. Ne pas les connaître peut avoir comme conséquence de ne pas choisir les solutions les plus rationnelles, au sens du bénéfice pour le patient. Le raisonnement cognitif est donc un élément indispensable dans la démarche diagnostique.
Mais le cerveau humain, bien qu’il soit un outil formidable de fonctionnement, peut aussi nous jouer de mauvais tours.
QU’EST-CE QU’UN BIAIS COGNITIF ?
Avant de définir les biais cognitifs, il est important de commencer par définir la notion d’heuristique.
Heuristiques et biais cognitifs sont des mécanismes cognitifs naturels que nous mettons en place tous les jours lors de nos prises de décisions. Dans notre pratique odontologique, la prise de décision est omniprésente et concerne essentiellement l’étape diagnostique (« De quoi mon patient est-il atteint ? ») et thérapeutique (« Que peut-on faire pour y remédier ? »). Il est important de bien connaître la façon dont nous prenons nos décisions dans le but de d’éviter certaines « distorsions logiques », et ainsi de minimiser les conséquences possibles pour le patient.
Une heuristique peut se définir comme étant une stratégie cognitive simplifiée dans le processus décisionnel. Elle se fait de manière passive, rapide, inconsciente et intuitive. Elle entraîne un gain de temps et de ressources pour l’individu, et permet également une simplification des problèmes en reposant sur un traitement…