Les problématiques : fiabilité de l’empreinte, précision d’adaptation et passivité de l’infrastructure
En prothèse implanto-portée plus encore qu’en prothèse conventionnelle, la précision tridimensionnelle de l’empreinte est le premier facteur qui conditionne l’adaptation et la passivité de la future infrastructure. Des défauts d’adaptation de 30 à 150 µm ont été historiquement définis comme acceptables du point de vue de la prévention des complications, tant biologiques que mécaniques [1]. Compte tenu de la mobilité intra-osseuse des implants, estimée à 3 à 5 µm en axial et à 10 à 50 µm en latéral, Andriessen a évalué en 2014 à 50 µm en linéaire ou 0,4° en angulaire la tolérance cliniquement acceptable par implant dans le cadre d’une restauration implanto-portée plurale [2].
Une revue de littérature réalisée en 2018 en préparation à la conférence de consensus de l’ITI [3] a abouti à la conclusion que, quelle que soit la technique d’empreinte utilisée, la précision obtenue n’atteignait pas ces objectifs (de 77,7 à 97,1 µm en linéaire et de 0,6 à 2,0° en angulaire pour les empreintes conventionnelles et de 11,9 à 304 µm et de 0,4 à 1,6° pour les empreintes numériques). La précision d’ajustage des infrastructures fabriquées dans les différentes études analysées, publiées entre 2012 et 2017, n’atteignait pas non plus ce niveau d’exigence (21,9-141,5 µm pour les infrastructures issues d’empreintes conventionnelles et 11,9-304,0 µm pour celles issues d’empreintes numériques).
En pratique, s’il y a fort à parier qu’une part non négligeable de nos empreintes ne permet pas d’atteindre ces objectifs de précision, c’est le respect des principes décrits dans les articles 1 et 2 de cette série qui améliorera la précision d’adaptation de l’infrastructure prothétique.
La passivité est une notion plus difficile à décrire. La passivité absolue signifierait…