Spécialiste qualifiée en chirurgie orale, Julie Guillet est MCU-PH à la faculté d’odontologie de Nancy, responsable du département de chirurgie orale et actuelle coordinatrice interrégionale du DES de chirurgie orale. La question de l’antibiorésistance et du bon usage des antibiotiques en odontologie constitue l’un de ses principaux sujets de recherche. Elle a codirigé avec Géraldine Roset une mission de sensibilisation aux bonnes pratiques de prescriptions antibiotiques dans la région Grand Est. Géraldine Roset est chirurgien-dentiste conseil chef et pilote dentaire dans la région Grand Est à la Direction régionale du service médical (DRSM). Elle a souhaité « challenger » la profession pour lutter contre l’antibiorésistance dans sa région par différentes missions d’étude et de sensibilisation.Pascal De March, université de Lorraine, responsable de rubrique
Les antibiotiques : comment ça marche ?
L’avènement des antibiotiques a constitué l’une des grandes révolutions médicales du XXe siècle. D’abord naturels, ils ont très vite été remplacés par une majorité de molécules de synthèse, dont l’objectif est d’avoir une activité antibactérienne, avec des caractéristiques pharmacocinétiques adaptées à l’utilisation souhaitée tout en ayant une toxicité minimale. L’antibiotique varie selon les bactéries ciblées, car elles ne sont pas toutes sensibles aux mêmes modes d’action des antibiotiques, et donc aux mêmes molécules [1]. Les principaux modes d’action des antibiotiques (inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne, de la synthèse des protéines ou de l’ADN, destruction de la membrane cytoplasmique…) sont illustrés dans la figure 1 [2].
En ce qui concerne les bêta-lactamines, classe de molécules antibiotiques la plus prescrite par les chirurgiens-dentistes en France (conformément aux recommandations en vigueur [3]), elles agissent sur la paroi…