Quels risques pour le patient, les professionnels de santé et l’environnement ?
L’amalgame est le matériau de restauration coronaire qui présente le plus de recul clinique et reste, à l’heure actuelle, le matériau d’obturation le moins cher et le plus performant dans certaines indications. Notons qu’en France, le règlement 2017/852 du 17 mai 2017 relatif au mercure a imposé, à compter du 1er juillet 2018, l’interdiction de l’utilisation d’amalgames dentaires chez les moins de 15 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent. De plus, depuis le 1er janvier 2019, l’amalgame ne doit être utilisé que sous forme encapsulée prédosée, comme le recommande la convention de Minamata.
Les amalgames contiennent près de 50 % de mercure, qui a la capacité unique de dissoudre ou de ramollir un grand nombre d’autres métaux à température ambiante, mais est aussi à l’origine d’une toxicité systémique pour le patient et le praticien, et a des répercussions négatives sur l’environnement.
Le mercure
Le mercure (Hg) est utilisé depuis des millénaires dans de nombreuses applications, principalement l’exploitation minière [1]. Il peut se présenter sous différentes formes :
- le mercure élémentaire ou métallique (Hg°) : son apport quotidien par l’air atmosphérique est estimé à 50 ng/jour. Les normes d’exposition définies par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont respectivement inférieures à 50 et 25 μg/m3 [2] ;
- les sels inorganiques de mercure (Hg++) : composés oxydés du mercure, ils sont générés par des phénomènes de corrosion. L’apport quotidien chez les porteurs d’amalgames est estimé à 2 à 3 μg/jour [2] ;
- les composés organo-mercuriels : ils sont retrouvés dans l’alimentation, en particulier les poissons et produits marins [2, 3]. Pour les poissons, l’apport moyen est de l’ordre de 100 à 200 μg/kg [2].
Toutes…