Quel que soit l’outil orthodontique, attaches vestibulaires, linguales ou aligneurs, la biomécanique n’a pas changé. La BIO-MÉCANIQUE – c’est-à-dire la BIO-logie du déplacement dentaire et la MÉCANIQUE – s’applique inlassablement et implacablement de la même manière. D’abord, aucun outil orthodontique ne peut modifier la biologie du déplacement dentaire : tout au plus, la meilleure compréhension des phénomènes biologiques mis en jeu permet-elle d’optimiser les forces à appliquer. Ensuite, la mécanique est régie par des règles physiques indépendantes des outils orthodontiques. Seules les modalités d’application de la force sur la dent changent : application ponctuelle au slot d’un bracket en position linguale ou vestibulaire, application sur une large surface dentaire en contact avec les aligneurs. Finalement, l’analyse du système mécanique et des forces appliquées par l’outil orthodontique s’étudieront en faisant la somme des forces, reportées au centre de résistance pour en déduire le vecteur force et le moment effectifs.
L’ancrage « naturel » de l’aligneur
Le mouvement dentaire met en jeu trois éléments : un système de force, une résistance mobile constituée de la ou des dent(s) à déplacer et une résistance stabile constituée de la ou des dent(s) servant d’ancrage.
Le besoin d’ancrage dépend des mouvements dentaires à réaliser, donc de la direction et de l’intensité des forces à mettre en jeu. Puis la 3e loi de Newton (action = réaction) s’applique ; même avec les aligneurs.
Chaque aligneur est un dispositif flexible dont les dimensions sont fixes et invariables : chaque logement accueillant la dent a une dimension qui ne varie pas, et ses dimensions transversale, sagittale et verticale sont fixes également. Un aligneur impose donc un périmètre et une longueur d’arcade définie, fixe et invariable pendant la durée de son port, créant de fait un renforcement de l’ancrage.