La restauration des dents traitées endodontiquement et ayant subi une perte de substance importante demeure un défi à relever. Ce type de dent a en effet une susceptibilité supérieure à la fracture, du fait de la perte de tissu provoquée par le processus pathologique (carie, fracture) et par le traitement endodontique (cavité d’accès, mise en forme canalaire). Ces altérations biomécaniques impactent le pronostic à long terme de la dent [1,2].
La solution thérapeutique souvent employée dans cette situation est la réalisation d’une restauration corono- radiculaire (RCR) impliquant l’utilisation d’un tenon, associée à une couronne périphérique [2-5]. Généralement, cette RCR est soit indirecte avec l’utilisation d’un inlay-core, soit directe en effectuant une reconstitution par un matériau inséré en phase plastique (RMIPP). Dans ce dernier cas, il s’agit souvent d’un tenon fibré associé à une résine composite. La préparation canalaire et l’utilisation de cette zone comme source de rétention fragilisent la structure de la dent et augmentent le risque de fracture radiculaire [6-10]. En cas d’échec de la thérapeutique, la nature invasive de ce type de restauration rend souvent difficiles, voire impossibles les procédures de réintervention [11].
Le progrès des techniques adhésives ainsi que l’émergence de la dentisterie minimalement invasive remettent en question l’utilisation des RCR [12]. Ainsi, un nouvel arsenal thérapeutique basé sur le principe de l’adhésion s’est développé et l’endocouronne a sa place au sein de celui-ci [13]. Cette technique est décrite pour la première fois en 1995 par Patrick Pissis [14], sous le nom de « technique monobloc », puis sous le terme d’ « endocouronne » par Bindl et Mormann en 1999 [15]. Elle correspond initialement à une reconstitution adhésive en céramique ancrée dans la chambre pulpaire, exploitant ainsi la rétention micro mécanique des parois pulpaires…