Dans les populations contemporaines, les dents maxillaires surplombent et recouvrent en vestibulaire les dents mandibulaires. Ce phénomène est plus accentué au niveau des dents antérieures. Ce type de rapport inter-arcade est dénommé psalidodontie, au contraire de la labidodontie marquée par un rapport interdentaire en bout à bout incisif caractérisant généralement des populations humaines préhistoriques et historiques. Recouvrement et surplomb antérieur sont des facteurs occlusaux facilement observables, souvent évoqués dans les problématiques esthétiques et fonctionnelles aussi bien en prothèse qu’en orthodontie. Il semble exister dans la littérature quelques contradictions sur les normes.
Évolution
Les Homo Sapiens n’ont pas toujours présenté un recouvrement incisif, bien loin de là. Après le passage des primates archaïques aux représentants du genre Homo, sur plusieurs millions d’années, le recouvrement incisif est apparu, de façon récente, chez les humains contemporains. En dehors du genre Homo, les primates présentent un encastrement canin, des incisives en bout à bout avec un angle interincisif aigu. Le genre Homo est, entre autres, caractérisé par une réduction des canines et l’absence de diastème. Les sapiens sapiens actuels montrent généralement un recouvrement canin et incisif sans diastème, un surplomb des dents antérieures maxillaires et un angle interincisif plus plat. L’observation de l’affrontement des dents antérieures sur les crânes des différents « Homo » préhistoriques ou historiques semble montrer très fréquemment une occlusion en bout à bout incisif (labidodonte), caractérisée par une absence de recouvrement et de surplomb avec une usure souvent considérable des faces occlusales postérieures [1]. L’humain actuel est psalidodonte, c’est-à-dire qu’il présente, en grande majorité, un recouvrement et un surplomb…