La restauration d’une dent dépulpée reste un acte couramment réalisé dans notre activité quotidienne. Les dents dépulpées sont souvent considérées comme plus fragiles que les dents pulpées. Cette fragilisation est davantage provoquée par la destruction des tissus coronaires par le processus carieux ou par des fractures coronaires que par l’ablation de l’organe dentino-pulpaire [1, 2]. La perte de tissus coronaires est donc plus à l’origine de la fragilisation de la dent que la perte de la pulpe. En effet, la perte de ces tissus diminue la capacité de la dent à supporter les charges fonctionnelles (occlusales et masticatoires). Ainsi, la morphologie de la cavité d’accès endodontique peut avoir une influence sur la résistance mécanique de la dent [3].
Différentes possibilités s’offrent aujourd’hui au praticien pour reconstruire une dent dépulpée, la technique utilisée devrait prendre en considération la quantité de tissu résiduel et le type de reconstitution finale envisagé. Malheureusement, par la force de l’habitude, trop de dents dépulpées sont restaurées avec l’utilisation d’un tenon qui se révèle inutile (fig. 1a et b).
Indication de mise en place d’un tenon
L’indication essentielle de la mise en place d’un ancrage radiculaire est le délabrement important de la portion coronaire de la dent [4-6], le tenon étant mis en place pour participer ou assurer la rétention de la reconstruction coronaire. Mais qu’elle est la signification de « délabrement important » ? Le délabrement est notamment déterminé par le nombre de parois dentaires résiduelles d’une épaisseur minimale de 1 mm [7]. Un délabrement important correspond à une structure coronaire ne présentant pas plus de deux parois résiduelles. Outre le nombre de parois, leur situation peut avoir une influence sur la résistance mécanique de la dent [8] ainsi que leur hauteur qui, associée à la profondeur…