Malgré leurs différences de style et d’approche de la beauté, on peut aimer à la fois Praxitèle, Rodin et Giacometti, Rafael, Egon Schiele, Modigliani et Basquiat. Le beau varie ainsi avec les époques et les courants de pensée ; le sourire suit ces variations, et le désir de l’Homme avec.
Mais atteindre un idéal, si tant est que cela soit possible, n’est pas souhaitable, au risque de sacrifier l’émotion sur l’autel de la technologie.
L’idéal classique est parfaitement illustré par la sculpture Hermès portant Dionysos enfant (fig. 1) et le chef-d’œuvre Perle de Modène (fig. 2). Si l’on se limite à l’observation des visages, on constate que la perfection des traits découle du respect absolu des normes de leurs époques, définies par la philosophie grecque pour le premier et par les canons des représentations religieuses pour le second. Mais peut-on pour autant appliquer cet idéal à tout le genre humain ? Non, bien sûr, l’uniformité qui s’ensuivrait serait ennuyeuse.
Rodin s’en est affranchi, pour magnifier l’expression avec le bronze monumental Andrieu d’Andres (fig. 3) ; Giacometti, à un degré plus avancé, avec la silhouette caricaturale de L’Homme qui chavire (fig. 4) mettant en exergue le ressenti de la fragilité de l’homme face aux événements de la vie. L’évolution de la peinture à travers les époques nous montre un même processus ; l’Autoportrait d’Egon Schiele (fig. 5), tout en aplat, La Belle Romaine de Modigliani (fig. 6), fascinante par le rendu de sa carnation en opposition avec la puissance de son regard, sont bien loin des concepts du beau traditionnel, et donc de l’idéal illustré plus avant.
Que dire alors de Basquiat, avec sa peinture de l’urgence, comme s’il pressentait sa courte existence ? Obnoxius Liberals a la beauté de…