Segments et cavités traversés (fig. 1)
Le tractus trachéo-broncho-pulmonaire
Le souffle est généré naturellement par les poumons en tant que flux expiratoire du CO2, récupéré dans le sang capillaire au niveau des alvéoles pulmonaires et des gaz non passés dans le sang (azote, CO2 …). Les voies aériennes inférieures, dites respiratoires, conduisent ce gaz vers les voies aériennes supérieures (bronchioles, bronches, trachée) avant de rejoindre le carrefour aéro-digestif puis les cavités buccale et nasale. Mais il existe bien entendu un flux inspiratoire (10 à 12 000 l par 24 heures) qui véhicule l’air ambiant, garant de l’apport indispensable en oxygène. L’air ambiant peut contenir de très nombreuses particules (jusqu’à 100 milliards) potentiellement toxiques, des micro-organismes, des gaz nocifs. Afin de se protéger de ces éléments agressifs, les voies aériennes sécrètent par leurs cellules caliciformes de surface et leurs cellules des glandes muqueuses sous-jacentes un hydrogel extracellulaire, le mucus [4]. Celui-ci est constitué d’eau (97 %), de lipides, de sels minéraux et majoritairement de glycoprotéines muqueuses hautement glycosylées, MUC5B et MUC5AC (mucines) ; d’autres mucines (MUC1, MUC4, MUC16 et MUC20) restent liées aux cils tapissant les voies aériennes. Le mucus sécrété piège les particules et les micro-organismes et dissout les gaz nocifs [11].
Ce mucus chargé en éléments potentiellement nocifs doit être évacué vers les voies aériennes supérieures. Deux mécanismes y concourent. D’une part le battement (à 8 à 15 Hz) des cils (200 cils par cellule ciliée), qui entraîne le mucus vers le haut : on parle de transport mucociliaire [3]. D’autre part, le transport par le flux expiratoire qui se déclenche dès que la vélocité du courant d’air dépasse 1 m/s. Ces deux mécanismes induisent une migration vers le carrefour aérodigestif du mucus et de ses contaminants…