Les protocoles de mise en œuvre des restaurations indirectes nécessitent classiquement (hors CFAO directe au fauteuil) une étape de temporisation pour protéger le complexe dentino-pulpaire. Cette étape diminue considérablement les valeurs d’adhérence de la restauration finale. Dans les années 90, les travaux de Paul et Shärer [1] tentent d’apporter une réponse à ce problème biomécanique. En s’appuyant sur les travaux de Nakabayashi sur la couche hybride et considérant la dualité tissulaire du substrat (émail et dentine), ils proposent de réaliser une hybridation des plages dentinaires exposées immédiatement après la préparation [2]. En 1997, ils sont les premiers à proposer un protocole clinique qu’ils nomment « Dual Bond Technique ». L’adhésion à l’émail périphérique se fait quant à elle au moment de l’assemblage. Ces travaux mettent alors en évidence l’avantage biologique de protection immédiate de la plaie dentinaire tout en améliorant le comportement biomécanique des restaurations. Les travaux in vitro de Paul, Schärer, Dietschi, Pashley, Sailer et Magne ont confirmé ces résultats [1, 3-6].
En modifiant les procédures cliniques, les résultats s’améliorent et permettent à Pascal Magne de proposer le scellement dentinaire immédiat (Immediate Dentin Sealing ou IDS), dont le protocole est désormais bien codifié. Des instructions cliniques détaillées ont été proposées en 2014 et présentent les grandes étapes qui nous ont guidés dans la réalisation de ce cas clinique [7].
Cas clinique
L’IDS étant un protocole adhésif, le champ opératoire est placé dès le début de la séance.
La restauration temporaire avec laquelle le patient s’est présenté est déposée. Les tissus cariés sont colorés (avec un révélateur de tissu carieux) puis éliminés à l’aide de fraises diamantées (fig. 1 à 4).
A ce stade, la plaie dentinaire est ouverte et l’IDS va permettre de sceller les…