Le Syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (Sahos) est caractérisé par des épisodes récurrents d’obstruction complète (apnée) ou partielle (hypopnée) des voies aériennes supérieures au cours du sommeil avec cessation et/ou réduction de la ventilation malgré un effort des muscles respiratoires [1]. Si l’on tient compte d’un Index d’apnées hypopnées (IAH), seulement déterminé par le nombre d’épisodes respiratoires anormaux (apnées + hypopnées) par heure de sommeil, près d’un milliard d’adultes, âgés de 30 à 69 ans, présenteraient la maladie au niveau mondial, avec environ 425 millions d’adultes souffrant de Sahos modéré à sévère (IAH>15). Si l’on tient compte maintenant de toutes les formes et sévérités du Sahos, la prévalence globale dans la population générale adulte varie entre 9 % et 38 % [2]. Elle est plus élevée chez les hommes, elle augmente avec l’âge, avec l’indice de masse corporelle (IMC) et en présence de comorbidités [3]. En France, près de 12 millions d’adultes présenteraient un IAH>15, mais la grande majorité des cas resteraient non diagnostiqués et donc non traités.
Dans ce contexte, le chirurgien-dentiste joue un rôle important dans le dépistage du Sahos en contribuant à détecter les cas non diagnostiqués ou les individus à risque et, in fine, en favorisant la prise en charge de cette maladie associée à des conséquences graves pour la santé générale du patient atteint (par exemple au niveau cardiovasculaire, métabolique, cognitif…) [4].
Pour ce faire, le chirurgien-dentiste doit acquérir des compétences spécifiques en médecine dentaire du sommeil (souvent postuniversitaires) et avoir « un réseau sommeil » de correspondants (médecins pneumologues, ORL, cardiologues…) qui permettent une prise en charge multidisciplinaire du Sahos.
Dans cet article, nous allons décrire les critères et outils de dépistage du Sahos applicables dans la…