La gestion esthétique des restaurations dans le secteur antérieur est devenue cruciale, en raison des attentes de plus en plus élevées des patients. Qu’il s’agisse de composites directs ou de restaurations indirectes (couronnes ou facettes), le praticien fait face à un défi visant à reproduire les propriétés optiques d’une dent naturelle. Or, celle-ci présente des caractéristiques internes qui sont, globalement, très éloignées des matériaux communément utilisés en dentisterie, comme le composite et la céramique. Comment est-il donc possible de recueillir puis de transmettre une information relative à la couleur d’un objet, ici une dent ? Existe-t-il un moyen fiable de relever la couleur d’une dent afin d’obtenir une restauration qui ait, in fine, un comportement optique le plus proche possible de celui de la dent à restaurer ?
Après avoir exposé les notions de couleur, cet article détaillera les différentes approches du relevé : de l’analogique au numérique. Au travers de cas cliniques, il expliquera en quoi les outils numériques peuvent apporter l’objectivité qui fait défaut aux teintiers conventionnels. À ce titre, la photographie est un outil absolument essentiel dans l’analyse et la communication des cas. Enfin, le protocole e-Lab, qui représente une évolution significative dans le domaine de la prise de teinte, sera exposé.
COULEUR ET DENTISTERIE
En 1905, Munsell a conçu le cylindre descriptif des paramètres fondamentaux de la couleur : luminosité, saturation et teinte (fig. 1). La luminosité correspond à une échelle de gris allant du noir au blanc, la saturation à l’intensité d’une couleur donnée et, enfin, la teinte est le spectre d’une couleur en tant que telle.
Une dent, comme tout objet, est soumise à la réflexion d’ondes lumineuses qui seront par la suite interprétées par un sujet (fig. 2). L’être humain est, par essence, capable de percevoir les sensations…