La cavité buccale est un environnement complexe et agressif et bien que les matériaux que nous plaçons en bouche doivent être biocompatibles, ils n’y sont pas totalement inertes. En orthodontie, les différents dispositifs médicaux (DM) que nous utilisons sont soumis au cours du temps à de nombreuses contraintes physico-chimiques (variations thermiques), mécaniques (abrasion liée aux mesures d’hygiène et aux fonctions ou parafonctions), chimiques (corrosion provoquée par les différents aliments et boissons, attaques acides, hydrolyse…) voire bactériologiques (attaques enzymatiques bactériennes) [1-2]. Ces contraintes entraînent inévitablement leur dégradation, donc potentiellement un relargage d’une partie de leurs composants pouvant être à l’origine d’une certaine toxicité [3-5]. Par ailleurs, nos patients s’interrogent de plus en plus sur la nature et l’innocuité des dispositifs mis en place au cours de leur traitement orthodontique. En tant que praticien, nous avons un devoir d’information et de protection. Certaines autorités sanitaires, notamment l’Organisation Mondiale de la Santé, tentent de limiter l’exposition de la population aux substances toxiques, notamment les perturbateurs endocriniens susceptibles de nuire à notre santé [6-7].
Les matériaux utilisés en orthodontie peuvent relarguer des monomères et d’autres substances chimiques présentes dans leurs additifs, dans la cavité buccale à l’origine d’effets indésirables sur les tissus environnants et l’organisme. Parmi les composants susceptibles d’être relargués, le bisphénol A (BPA), sur lequel nous allons insister, est au centre de nombreuses polémiques [8-9]. Ce travail a pour but de faire une synthèse de la littérature récente sur la libération du BPA et d’autres monomères par les matériaux orthodontiques ainsi que leurs potentiels effets biologiques.
Les principaux monomères rencontrés en orthodontie
Différents types de monomères…