L’implantoplastie est techniquement difficile car, pour être effectuée de façon satisfaisante, elle requiert la dépose de la prothèse. Ce démontage est délicat avec les prothèses scellées et plus particulièrement avec les unitaires. Il peut l’être également avec les prothèses vissées car, après plusieurs années, certaines vis sont bloquées ou présentent des hexagones abîmés. Le parodontologiste ou le chirurgien oral peu habitué à manipuler les prothèses implantaires demandera au praticien traitant d’assurer cette étape ainsi que celle du remontage. La logistique devient très contraignante.
Dans les cas de prothèses scellées démontées à l’aide d’un arrache-couronne, le patient doit être informé que la prothèse peut être abîmée lors de cette manipulation. Une discussion sur les honoraires associés à une éventuelle réparation (ou réfection) doit avoir lieu préalablement.
Même lorsque la prothèse a été démontée, il n’est pas simple de déplacer la fraise de façon régulière autour de l’implant puis d’éliminer tous les petits copeaux de titane qui s’accrochent aux tissus environnants. Certains auteurs disqualifient d’emblée l’implantoplastie sous prétexte que ces particules de titane pourraient avoir un effet délétère sur les tissus environnants [1]. Leur étude in vitro est contredite par les études cliniques. Une revue de littérature et méta-analyse récente [2] conclut que l’implantoplastie réduit l’inflammation, la profondeur de poche et conduit à un taux de succès élevé (94,7 % à 2 ans).
Sur le plan mécanique, il existe évidemment un risque de fragiliser les implants. Mais si l’implantoplastie s’arrête dès que les spires de l’implant sont éliminées et n’entame pas le corps de l’implant, il semble que ce risque soit limité. Une revue systématique récente portant sur 18 études cliniques ne rapporte aucune fracture d’implant…