L’exercice de la médecine bucco-dentaire impose aux chirurgiens-dentistes des devoirs légaux et déontologiques. Parmi ces obligations, on retrouve l’établissement de certaines attestations [1], comme le certificat de coups et blessures, plus communément appelé certificat médical initial (CMI). Ce constat fait partie des éléments qui permettront à une victime d’établir les préjudices qu’elle a subis [2].
Le chirurgien-dentiste devient responsable de la rédaction de ce document lorsqu’il accueille une personne blessée à la suite d’un accident ou d’une agression. Le terme de personne blessée désigne tout individu victime de violences volontaires ou de blessures involontaires physiques ou psychiques.
Le CMI est un acte médico-légal qui ne peut être établi sans une écoute attentive et un examen rigoureux du patient. De plus, au cours de cette consultation, le praticien devra répondre aux différentes urgences de la victime en lui prodiguant les soins appropriés. Ces urgences peuvent être douloureuses, esthétiques ou fonctionnelles, et nécessiter la délivrance de conseils et prescriptions. La prise en charge de ces victimes est souvent redoutée par les chirurgiens-dentistes puisqu’elle s’intercale dans leur agenda d’une part, et demande de satisfaire des exigences médicales et légales au cours de la séance d’autre part.
Le but du présent article est de rappeler les principes médicaux de la consultation d’une personne blessée et d’appréhender les enjeux légaux de la rédaction du CMI.
L’examen oro-facial du patient blessé
La prise en charge de la victime débute par l’appel téléphonique adressé au cabinet dentaire. L’assistant(e) doit être capable d’analyser le degré de l’urgence et d’informer le cas échéant le patient des mesures de sauvegarde possibles. Il est préconisé de placer une dent expulsée ou un fragment coronaire retrouvé prioritairement dans du sérum physiologique. À…