Cette rubrique se propose de présenter à chaque numéro un schéma, un graphique, une vue microscopique… pour expliquer certains comportements des biomatériaux de façon simple et imagée. Le parti pris ici n’est pas d’entrer dans le détail de phénomènes complexes, mais d’avoir une compréhension globale de ces derniers, c’est pourquoi chaque image sera commentée de quelques lignes simplifiées. Pour cette première rubrique, nous présentons le nano-assemblage du 10-MDP.
Les articles faisant mention des adhésifs dits « universels » vantent bien souvent les mérites du nano-assemblage faisant la particularité de ces nouveaux systèmes de collage… mais que signifie ce terme ?
Le 10 méthacryloyloxydécyle dihydrogénophosphate – ou 10-MDP – est un monomère avec potentiel adhésif, présent dans la majorité des nouveaux systèmes adhésifs universels.
Cette molécule se compose d’un groupement phosphate (extrémité hydrophile) se liant à la vitrocéramique, la zircone ou encore le calcium de la dentine par exemple, et d’un groupement ester méthacrylique (extrémité hydrophobe) se liant aux groupements similaires, notamment ceux appartenant à une autre molécule de 10-MDP. Le calcium présent à l’interphase est libéré par la dentine à la suite de sa déminéralisation par l’acidité de l’adhésif : ce phénomène est amplifié par l’action de frottement de l’adhésif qui doit donc être une étape indispensable.
Ces propriétés permettent au 10-MDP de s’autoassembler en un réseau tridimensionnel de nano-couches à l’interface adhésif-dent : c’est ce qu’on appelle le « nanolayering » ou nano-assemblage.
Cette nano-couche possède un module d’élasticité plus élevé que celui de la résine adhésive environnante, suggérant ainsi qu’elle contribue à la résistance mécanique des adhésifs et par conséquent à la longévité clinique des liaisons à base de 10-MDP.
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