À l’instar de ce qu’il se passe dans nos vies personnelles, les nouvelles technologies numériques se démocratisent et se généralisent, au point de faire désormais partie du quotidien du chirurgien-dentiste. Elles permettent actuellement d’envisager des flux de travail nouveaux voire innovants, visant à améliorer les qualités esthétiques et fonctionnelles des prothèses délivrées.
La réduction du nombre d’étapes dans la réalisation des prothèses, rendue possible par les flux numérisés, amène autant d’enthousiasme qu’elle interroge sur la capacité de produire des prothèses réellement adaptées aux patients là où de nombreux enregistrements et essayages successifs étaient nécessaires. Le risque redouté par beaucoup de cette « déshumanisation » est une standardisation des résultats et un appauvrissement de la personnalisation des prothèses des patients.
L’émergence et l’utilisation de nouveaux outils de plus en plus élaborés et précis, assistés par l’intelligence artificielle (IA), ont permis récemment de passer un nouveau cap. En effet, au-delà des outils conventionnels de conception, l’IA permet d’apporter, par son extraordinaire capacité d’apprentissage et de calcul, de nouvelles perspectives. Elle trouve des applications dans le domaine du diagnostic, du traitement et de la prédiction des maladies [1]. Des études la décrivent comme un outil fiable pour rendre les soins dentaires plus fluides, plus efficaces, plus rapides et plus économiques, permettant de répondre plus favorablement à la demande et aux attentes des patients [2].
En prothèse, elle permet d’enrichir et d’extrapoler statistiquement les données issues de la numérisation de la situation clinique. L’élément le plus spectaculaire étant la création d’un « jumeau numérique » qui ouvre la voie à des outils de personnalisation inédite que nous vous proposons d’aborder ici.