Cas clinique
Un patient, âgé de 22 ans, se présente en urgence car sa molaire mandibulaire droite (46) vient de se fracturer. Il présente un sourire large allant de « 6 » à « 6 ». Il part deux jours plus tard pour un stage professionnel à l’étranger pendant six mois. La dent, sensible au froid, répond positivement aux tests de sensibilité pulpaire. Elle présente une fracture amélo-dentinaire de la cuspide disto-vestibulaire avec persistance d’un CVIMAR en fond de cavité (fig. 1).
Face à cette perte de substance, le gradient thérapeutique [2] permet de classer les différentes approches possibles : un composite direct versus un onlay. La situation du patient nous amène à opter pour un composite direct.
Cette technique soulève plusieurs difficultés, tant au niveau de la dent que du matériau choisi.
Concernant les tissus dentaires, le praticien doit obtenir :
– une bonne étanchéité interfaciale ;
– une morphologie anatomique et fonctionnelle.
Concernant le matériau composite (mis en œuvre en technique directe), il faut prendre en compte des facteurs biologiques et mécaniques :
– sa biocompatibilité est moins bonne que celles des restaurations indirectes. Le taux de conversion du composite est de 50-60 % en méthode directe, contre 70-80 % en méthode indirecte (Butscher, 1993 ; Noack, 1995), voire supérieur à 95 % en CFAO. D’où un relargage de monomères libres en technique directe ;
– ses propriétés mécaniques sont plus faibles en technique directe (Wendt, 1991 ; Leinfelder, 1992). Le vieillissement du matériau sera plus marqué, notamment en occlusal et en proximal.
En revanche, le matériau composite possède aussi des qualités esthétiques ainsi qu’une facilité à être réparé ou retravaillé (voire remplaçable par un inlay/onlay).
À ce jour, les critères de choix entre les matériaux ne sont pas encore tranchés. Seule une étude clinique…