Le concept des Facteurs Organisationnels et Humains (FOH) s’impose de plus en plus dans le monde médical. 50 % des articles écrits en anesthésie réanimation sont en relation avec les FOH. Les chirurgiens-dentistes commencent tout doucement à appréhender ce concept. Parmi les nombreux outils utilisés pour rendre les pratiques plus sûres, il y en a une qui devrait retenir l’attention de tous les soignants et en particulier des chirurgiens-dentistes et de leurs équipes. Dérivé de l’aviation, le principe du cockpit stérile permet d’améliorer les conditions de travail des équipes soignantes et de limiter le risque d’erreurs médicales.
Le cockpit stérile : cette curieuse dénomination décrit une réalité opérationnelle dans les avions. Dans les phases actives du vol, décollage, atterrissage, au roulage ou dans les situations d’urgence, il est interdit de discuter dans les cockpits ou d’interrompre les pilotes. Il est en réalité interdit d’accomplir toute action non essentielle à la tâche en cours, telle que discuter, mais aussi lire le journal, manger, regarder son téléphone, etc.
Les premiers avions étaient si compliqués à gérer que les pilotes devaient être sans arrêt sur le qui-vive. L’environnement était bruyant et donc peu propice aux discussions privées. Puis, à partir des années 60, l’automatisation des avions et l’amélioration de leur confort ont permis aux pilotes de se détacher un peu du pilotage à proprement parler. Ils ne devaient plus rester concentrés en permanence et pouvaient avoir des moments d’attention moindre. Cela a entraîné quelques accidents spectaculaires dont la cause profonde a été identifiée comme étant le manque de concentration ou la distraction des pilotes dans les phases critiques de vol. Une loi a donc été édictée par la Federal Aviation Administration en 1981 pour interdire les actions non essentielles en dessous de 10 000 pieds (3 050 mètres).
On peut se demander…