Les dents en céramique ont longtemps constitué le gold standard en prothèse amovible. Historiquement le plus ancien, ce matériau alliait les qualités optiques, la stabilité chimique et une propriété mécanique essentielle : la résistance à l’usure. La commercialisation des dents céramique (ou porcelaine) a cessé en 2021.
En réalité, la céramique avait déjà été supplantée depuis longtemps par d’autres matériaux, que ce soit pour des raisons économiques ou d’ergonomie de travail. « Résine », « composite », « IPN », « TCL, « DCR »… sont autant de dénominations génériques et d’acronymes qui ont envahi la communication commerciale. Communication bien plus souvent dirigée vers les prothésistes au laboratoire que vers les praticiens. Et pourtant, les enjeux sont d’envergure : disposer d’un large choix de teintes et de formes, et retrouver des performances mécaniques satisfaisantes. En effet, le matériau doit présenter une résistance à l’usure suffisante pour garantir une occlusion pérenne et la stabilité du rapport maxillo-mandibulaire à une dimension verticale correcte, sous peine de résorption osseuse iatrogène.
L’objectif de cet article est d’exposer une classification des dents aujourd’hui disponibles sur le marché et de souligner les nouveaux enjeux.
Classification des matériaux
Les dents prothétiques peuvent être classées en trois catégories en fonction de leur composition chimique (fig. 1 et 2) :
- Les dents en résine Polyméthacrylate de Méthyle (PMMA)
- Les dents en PMMA renforcé :
– Twin Crossed Résin (TCR),
– Double Cross Linked (DCL),
– Interpenetrated Polymer Networks (IPN).
- Les dents en matériaux composites.
Les dents en résine PMMA
Matériau incontournable dans la fabrication des prothèses dentaires [1], le PMMA est un réseau polymère simple composé de chaînes linéaires. Les dents sont fabriquées industriellement…