Cas clinique
Monsieur X est un grand-père très attentionné. Il passe beaucoup de temps avec ses petits-enfants. Sa femme lui dit souvent qu’à son âge, il ne devrait pas « faire le fou », surtout avec Paul, son petit-fils le plus turbulent. Un jour malheureusement, Paul donne un coup de tête à son papy en jouant au foot et lui fracture deux dents.
Le Docteur Y est son dentiste depuis plus de trente ans. Mais malheureusement, le jour de l’accident, il est en formation et c’est son jeune confrère qui reçoit le patient en urgence. Alors que rien ne le laissait présager, tout ne se passe pas comme prévu. Le patient fait un accident vasculaire cérébral au cabinet. Bien que rapidement pris en charge, le patient a des séquelles et n’est pas certain de pouvoir encore profiter de ses petits enfants de la même façon qu’avant. Cela l’attriste et rend sa femme vindicative. Elle reproche au jeune confrère qui a reçu son mari de ne pas avoir correctement réagi face à l’urgence médicale.
Pour savoir si ce jeune confrère a bien réagi, il faut définir la situation puis rappeler les obligations de moyen et de formation qui lui incombent.
Toujours porter secours
Dans notre exemple clinique, lors de la survenue du malaise, le chirurgien-dentiste a établi un diagnostic et a alerté les secours. Cela fait partie de ses obligations. En effet, « hors le seul cas de force majeure, tout chirurgien-dentiste doit porter secours d’extrême urgence à un patient en danger immédiat si d’autres soins ne peuvent lui être assurés ». Il s’agit de l’application déontologique du Code pénal qui réprime « quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours » (Article 223-6).
Un chirurgien-dentiste qui s’abstient de porter secours à un patient est passible…