En raison de l’augmentation de l’espérance de vie, la France, comme tous les pays industrialisés, doit faire face à un vieillissement de la population et à une transition démographique avec une base de la pyramide des âges représentant les enfants de 0 à 6 ans, plus étroite que la population qui a aujourd’hui de 40 à 60 ans.
Depuis les années 2000-2010, l’amélioration de la prise en charge de nos aînés, mais également celle des adultes qui seront les seniors de demain, est devenue une préoccupation majeure et un enjeu de santé publique.
Le syndrome de fragilité apparaît chez les personnes vieillissantes et peut avoir des répercussions sur la santé orale. À l’inverse, un mauvais état bucco-dentaire peut aggraver la fragilité qui est considérée comme un marqueur de risque de perte d’autonomie, de chute, d’hospitalisation et de mortalité.
Dans ces circonstances, il est important que le chirurgien-dentiste puisse repérer précocement ce syndrome et prendre en charge les patients fragiles.
L’objectif de cet article est donc de sensibiliser le chirurgien-dentiste au syndrome de fragilité et à son rôle dans le repérage et la prise en charge des patients fragiles.
Définitions de la fragilité
En 2001, Fried [1] définit le syndrome de fragilité comme une vulnérabilité physiologique liée au vieillissement, conséquence d’une altération des réserves homéostatiques et d’une baisse des capacités de l’organisme à répondre à un stress. L’auteur considère ce syndrome de fragilité comme un état d’instabilité physiologique souvent associé à l’ostéoporose, au risque de malnutrition, aux troubles du maintien de la posture et de la marche, mais surtout à la sarcopénie, c’est-à-dire à la perte de masse musculaire squelettique et de force liée à l’âge (tableau 1) [2].
Tableau 1. Principaux éléments du syndrome de fragilité [2]. |
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Symptômes |
Processus involutifs sous-jacents |