Le bridge collé cantilever postérieur en céramique – Partie 2.

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°34 - 5 octobre 2022 (page 26-34)
Information dentaire

Données biomécaniques et applications cliniques

La première partie de cette série d’articles a présenté notre premier cas postérieur de bridge collé cantilever en céramique, qui a maintenant dix ans de recul et qui est encore en place. Il est bien entendu inenvisageable de conclure quant à cette thérapeutique sur un cas, encore moins dans le secteur postérieur où les contraintes mécaniques fortes sont un frein, au moins intuitif, aux thérapeutiques collées et qui incitent d'ailleurs certains auteurs à encore préférer une géométrie à 2 ailettes [1]. C’est pourquoi, avant de présenter, dans les parties suivantes, d’autres cas cliniques et différentes approches expérimentales étudiant des paramètres d’influence, nous allons faire le point sur les données biomécaniques, à la lumière des travaux de la littérature internationale et de nos propres expérimentations à l’URB2i et à l’école de médecine dentaire de Genève. Nous en tirerons des applications cliniques déductives provisoires comme c’est souvent le cas pour une thérapeutique innovante, en attendant de futurs résultats expérimentaux et cliniques. Dans un souci pédagogique, afin d’informer au mieux les praticiens, nous reprendrons quelques données élémentaires de mécanique, avec à chaque fois les applications cliniques correspondantes, en encadré.

Force et contrainte

Rappelons tout d’abord une donnée applicable à toutes les restaurations. Les conséquences des sollicitations occlusales dépendent certes de l’intensité (F) de la force, mais surtout des contraintes mécaniques que supporte la prothèse. Ces contraintes, exprimées en MPa, correspondent aux forces internes mesurées localement, en tout point de la restauration. Lorsque la prothèse est uniquement sollicitée en traction ou compression, la contrainte s se calcule de la manière suivante : s = F/S
où F est la force appliquée en Newton et S la section résistante en mm2.

Application clinique

Pour limiter l’intensité (la force F) des contacts, il faut veiller à obtenir une occlusion répartie sur le maximum de contacts occlusaux sur l’ensemble des arcades. Pour limiter la contrainte (F/S), il est possible de réaliser des surfaces de contacts occlusales (fig. 1) plutôt que des points de contact.

Biomécanique des bridges à 2 piliers

Afin de bien comprendre la biomécanique des bridges cantilever, nous allons rappeler les éléments de base de biomécanique des bridges traditionnels à 2 piliers.

La sollicitation en flexion

Un bridge traditionnel à 2 piliers peut être modélisé par une poutre simple à 2 extrémités fixes soumises à un test de flexion 3 points (les 2 piliers et le point d’application de la force) lors de la mastication (fig. 2).

Application clinique

On utilise souvent la valeur de résistance en flexion lorsqu’on évalue la possibilité de réaliser des bridges (norme ISO 6872-2008) comme le rappellent Miyazaki et al. [2]. Il est notamment stipulé que pour l’infrastructure d’un bridge postérieur, le matériau doit présenter au minimum une résistance en flexion de 500 MPa. Ce qui implique d’emblée la zircone et exclut les céramiques au disilicate de lithium (< 500 MPa). D’ailleurs, dans un modèle in silico d’éléments…

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