Pour la restauration des édentements unitaires du secteur antérieur, l’introduction en France des bridges collés cantilever en céramique a été assez tardive par rapport à ses voisins européens. Bien après la première publication internationale en 1997 [1], la première description française date, à notre connaissance, de 2008 [2] avec un cas clinique que nous avons réalisé en mars 2006 et un bridge toujours en place seize ans plus tard. À partir de cette date, nous avons approfondi nos connaissances sur le sujet [3], puis commencé à traiter de plus en plus de patients avec cette nouvelle géométrie prothétique, en proposant même une réflexion sur le choix des matériaux [4]. En 2014, à la demande de la CNSD (Les CDF aujourd’hui), nous avons rédigé, au nom de la Société Francophone de Biomatériaux Dentaires (SFBD), le premier dossier scientifique envoyé à la HAS (2015) qui a rédigé un compte rendu [5] dans le but d’obtenir une codification CCAM et un remboursement de cette thérapeutique, procédure qui a finalement abouti en 2017.
Puis de nombreuses publications ont suivi, dont l’historique a été minutieusement synthétisé récemment [6], et le bridge collé cantilever antérieur en céramique fait partie intégrante de notre arsenal thérapeutique [7]. Ses nombreux avantages par rapport à l’implantologie (esthétique plus reproductible, pas de greffe osseuse nécessaire, pas de vrai problème par rapport à la croissance continue, rapidité d’exécution…) font que, pour certains experts, il doit toujours s’envisager lors des édentements unitaires antérieurs [8]. Il répond remarquablement bien aux situations d’édentement antérieur des incisives centrales ou latérales maxillaires ou mandibulaires, et est d’ailleurs recommandé dans notre nomenclature des actes professionnels uniquement pour ces indications. En effet, dans ces situations, le niveau de preuves scientifiques est excellent [5].