cas cliniques et considérations orthodontiques
Les édentements consécutifs aux agénésies d’incisives latérales peuvent être compensés de différentes manières : la prothèse implanto-portée ou le bridge collé.
Si l’essor de l’implantologie au cours de la première décennie du 21e siècle a nettement favorisé cette approche, perçue comme une solution définitive autant par certains chirurgiens-dentistes que par les patients, elle montre de plus en plus ses limites en particulier chez l’adolescent [1].
L’autre option concerne les bridges collés. Largement décrites et étudiées depuis leur introduction au début des années 1970, ces constructions sont nées en France grâce à Rochette en 1973 [2]. Le Pr Degrange et le Dr Samama ont par la suite enseigné ces thérapeutiques [3-5]. Les avantages de cette technique sont nombreux : les résultats esthétiques sont excellents, la survie est bien documentée, 2 ou 3 séances cliniques suffisent à les réaliser et enfin, la préservation tissulaire est maximale. De plus, cette thérapeutique n’exclut pas la solution implantaire dans un second temps.
Pourtant, les bridges collés n’ont pas connu l’engouement qu’ils méritaient et nous, les orthodontistes, sommes confrontés aux réticences des praticiens à les mettre en œuvre. Une évolution de ces bridges est apparue ces dernières années. Une analyse de la littérature internationale montre qu’il est en effet possible, voire mieux pour certains auteurs, de coller une seule ailette sur un pilier, solidaire de l’intermédiaire [6]. C’est le principe des bridges collés cantilever. Ces bridges cantilever collés sur un unique pilier présentent une excellente survie et de bons résultats esthétiques ; ils sont « faciles » à réaliser, restent très peu mutilants et peuvent être effectués en céramique, matériau plus esthétique et plus biocompatible que le métal. De plus, les manœuvres de nettoyage sont facilitées par le passage aisé d’un fil sous l’intermédiaire…