Le BPA est une substance de synthèse couramment utilisée comme plastifiant dans l’industrie (polycarbonates ou encore résines époxy) depuis le milieu du XXe siècle. Il est issu de la réaction de deux équivalents de phénol et d’un équivalent d’acétone (fig. 1).
Les effets du BPA sur l’organisme
Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui interfèrent ou bloquent des récepteurs hormonaux et/ou qui présentent une ressemblance avec des hormones, ce qui leur permet d’entrer en compétition avec elles. L’analogie de structure du BPA avec des hormones stéroïdiennes en fait un perturbateur endocrinien pro-œstrogénique aux effets multiples. Ces substances d’origine naturelle ou de synthèse peuvent interférer, même à de très faibles concentrations, avec le système hormonal d’un organisme. Un faisceau de preuves montre aujourd’hui un ensemble de dysfonctionnements chez l’animal ayant subi une exposition précoce au BPA : des troubles endocriniens (diabète, obésité) [1], de la reproduction (altération de la spermatogénèse, de l’ovulation, de l’implantation des embryons, du déterminisme sexuel) [2], du comportement (hyperactivité) [3], un effet sur les glandes mammaires et la prostate (perturbation de l’organisation tissulaire, augmentation de masse, apparition de lésions néoplasiques) [4, 5] et une réponse immunitaire diminuée [6]. De plus, les conséquences d’une exposition au BPA pourraient être visibles chez les descendants d’un individu par un saut transgénérationnel [7].
Par ailleurs, le BPA semble présenter des effets sur l’organe dentaire. En effet, les travaux de Jedeon et coll. [8] montrent une corrélation possible entre une exposition précoce et l’apparition d’hypo-minéralisations molaires-incisives (MIH). L’examen dentaire pourrait donc mettre en évidence une contamination antérieure.
Le principe de la toxicologie traditionnelle…