Si l’histoire de l’art dentaire commence en Egypte à la fin de la quatrième dynastie (2500 avant JC), jusqu’à une époque récente, le chirurgien-dentiste conçoit et élabore lui-même les restaurations prothétiques. Ce n’est qu’avec l’avènement des soins conservateurs et des techniques chirurgicales au XXe siècle que le chirurgien-dentiste déléguera au mécanicien dentiste le soin de les réaliser. Le praticien forme alors lui-même son précieux collaborateur.
Si quelques précurseurs créent les premiers laboratoires indépendants de prothèse dentaire dans les années 1920-1930, il faudra attendre l’arrêté ministériel du 31 mai 1974 pour voir reconnu le métier de prothésiste dentaire.
Aujourd’hui, rares sont les prothésistes à exercer encore au sein d’un cabinet dentaire. De salarié du chirurgien-dentiste, le prothésiste dentaire est devenu un artisan indépendant, et le lien commercial qui est né de cette dichotomie a considérablement modifié leurs rapports. Avec le développement des transports, il est désormais possible pour un cabinet dentaire de confier ses travaux à un laboratoire distant, voire très éloigné, nous livrant ainsi à la merci de la concurrence des pays à bas coût de production. Les prothésistes dentaires sont également inquiets de la part croissante du numérique dans leur activité et de voir un jour les machines les supplanter.
Un état des lieux de la relation entre praticiens et prothésistes s’imposait et nous les avons sollicités dans le cadre d’une double enquête.
Enquête auprès d’un panel de praticiens
Dans le cadre du mémoire de gestion présenté en épreuve anticipée du Brevet Technique des Métiers Supérieurs, nous avons inclus quatre questions dans les enquêtes prospectives que les étudiants en troisième année de prothèse dentaire de l’ISNA (Institut Supérieur National de l’Artisanat, à Metz) ont adressées à 342 praticiens de diverses régions…