Depuis les travaux de Buonocore, suivis de ceux de Newman et Miura, puis l’introduction de la technique du mordançage acide dans la pratique clinique dans les années 70, le collage est devenu un acte quotidien en orthodontie : assemblage d’attaches, de fils de contention, de taquets pour les aligneurs, et ce, sur différents substrats (émail, parfois dentine ou matériaux de restauration) [1-3]. La maîtrise de cette étape est essentielle car elle participe au bon déroulement des thérapeutiques et conditionne l’organisation du cabinet d’orthodontie. En effet, des décollements répétés augmentent le temps de traitement et le temps passé au fauteuil et engendrent un coût supplémentaire. La plupart des échecs de collage pourraient être évités grâce à une meilleure connaissance de l’assemblage collé, des systèmes de collage employés et des protocoles associés. Les systèmes de collage doivent répondre à un cahier des charges précis. Des traitements de surfaces spécifiques y sont associés afin d’optimiser leur performance [1-3]. L’évolution constante des matériaux de collage proposés nécessite également, pour le praticien, un état des lieux régulier [7-8]. Cet état des lieux complet a été fait pour la dernière fois il y a plus de dix ans [4-6] et n’a pas été réactualisé depuis.
Après avoir précédemment décrit en détail l’assemblage collé et ses différents partenaires et interfaces (Partie 1), l’objectif de cette deuxième partie est de préciser les conditions de l’adhésion à l’émail, substrat sur lequel l’orthodontiste est amené à coller le plus fréquemment grâce à différents traitements de surface.
Principes et composantes de l’adhésion
Définitions
L’adhésion correspond à l’ensemble des interactions physico-chimiques et/ou mécaniques contribuant à unir deux surfaces. Dans le cas de la dent, elle comprend trois composantes principales [1-6, 9] :
- micromécanique (la…