Les travaux de Buonocore en 1955, puis ceux de Bowen en 1965 ont ouvert la voie du collage d’attaches orthodontiques sur l’émail. Depuis, le collage est un outil majeur pour l’orthodontiste. Avec l’augmentation de la demande de traitements notamment chez l’adulte, l’orthodontiste est amené à coller des attaches sur différents substrats (émail, mais parfois aussi dentine) et matériaux (métal, céramique composite ou résine) [1-3].
Le respect et la maîtrise des procédures de collage participent au bon déroulement des thérapeutiques fixes par multi-attaches et conditionnent l’organisation du cabinet d’orthodontie. Depuis l’introduction des premiers systèmes de collage, l’évolution constante et la diversité des matériaux disponibles nécessitent pour le praticien une bonne connaissance de l’assemblage collé et un état des lieux régulier des différents systèmes de collage proposés. Cet état des lieux complet a été fait pour la dernière fois il y a plus de dix ans [4-10] et n’a pas été réactualisé depuis. Actuellement, trois grandes familles de matériaux de collage sont employées en orthodontie : les résines composites associées à différents systèmes adhésifs [4-6], les CVIMAR [7] et les colles auto-adhésives [8]. Ceci est souvent connu, mais les progrès enregistrés avec l’apparition des adhésifs universels en dentisterie n’ont pas ou seulement très peu été utilisés en orthodontie.
Le but de cette série d’articles est de synthétiser tout ce que l’orthodontiste doit savoir pour optimiser ses collages. Nous décrirons d’abord l’assemblage collé (partie 1) en détaillant les différents partenaires et les différentes interfaces entrant en jeu, puis les conditions d’un collage performant (partie 2), les colles actuelles avec la nouvelle génération des adhésifs universels (partie 3) et enfin les protocoles de collage actualisés sur les matériaux (partie 4).