Le but de la revue de littérature présentée dans ces pages est de clarifier les indications dans lesquelles l’aéropolissage, utilisé seul ou en complément de l’instrumentation conventionnelle, serait la plus bénéfique.
Contexte
Techniques conventionnelles d’instrumentation parodontale : pourquoi changer ?
Le débridement mécanique professionnel, qui vise à désorganiser le biofilm bactérien, est un élément clé du traitement parodontal. L’instrumentation traditionnelle, manuelle (curettes) ou mécanisée (inserts soniques/ultrasoniques), est efficace pour cela et améliore les signes cliniques de la maladie [1]. Elle présente cependant certains inconvénients comme le temps opératoire long et la courbe d’apprentissage [2], l’accès difficile aux lésions profondes [3], le risque iatrogène pour les tissus dentaires et parodontaux à long terme [4] et l’hypersensibilité dentaire postopératoire [5]. La nature répétitive et le manque d’ergonomie de l’instrumentation conventionnelle pourraient également augmenter le risque de troubles musculo-squelettiques chez l’opérateur [6].
Pourquoi proposer l’aéropolissage comme technique d’instrumentation parodontale ?
L’aéropolissage est une technologie basée sur l’effet abrasif d’un flux d’air comprimé, d’eau et de différentes poudres abrasives (tableau 1), initialement destinée à l’élimination des colorations dentaires exogènes. Le développement de poudres moins abrasives et d’embouts adaptés a étendu l’usage de l’aéropolissage à l’élimination du biofilm supra et sous-gingival dans le traitement parodontal. Deux consensus d’experts [7, 8] ont conclu que, par rapport à l’instrumentation conventionnelle, l’aéropolissage est (i) plus efficace pour réduire la quantité de plaque et le taux de certains pathogènes parodontaux, (ii) moins iatrogène pour les tissus dentaires et (iii) plus confortable pour les patients.
Tableau 1. |