Ayons à l’esprit quelques fondamentaux. La simulation de la dynamique mandibulaire d’un patient et la position de son axe charnière sont nécessaires dès lors qu’on aborde des réhabilitations complexes, pas nécessairement de grande étendue. C’est le rôle de nos articulateurs ajustables (fig. 1). L’utilisation de tables de transfert du maxillaire selon des valeurs moyennes est une première approche, qui pourra suffire dans un petit nombre de cas seulement. Plus de 85 % de tous les travaux de prothèse sont encore réalisés aux valeurs moyennes ! L’utilisation d’un arc facial (fig. 2-3), peu usitée car légèrement chronophage, affine la position de l’axe de rotation mandibulaire par rapport à l’axe transverse de l’articulateur, et donc la précision des mouvements excentrés mandibulaires. Enfin, l’enregistrement des déterminants postérieurs de l’occlusion – angles de Bennett et pentes condyliennes en particulier – permet de disposer de manière aboutie d’un avatar du patient offrant la possibilité de gérer finement au laboratoire les rapports occlusaux des réhabilitations (fig. 4). Ces dispositifs sont restés peu usités car longs et fastidieux à mettre en pratique.
Un dispositif numérique permettant l’enregistrement simultané de l’arc facial et de l’axiographie en quelques minutes, avec un nombre de manipulations limité, a été développé dès les années 2000 par la société allemande Zebris (fig. 5). Le logiciel Exocad s’est doté dès les années 2010 d’un module spécifique pour l’intégration dans la scène de design des données enregistrées – module Jaw Motion Import. Dentsply-Sirona a développé quant à elle un autre système nommé Sicat-Function (fig. 6). Des fabricants de caméras intra-orales, dont 3Shape et Medit, ont également inclus à leurs scanners des fonctions logicielles permettant l’enregistrement de petits mouvements mandibulaires.