Contexte
Les récessions gingivales (RG), définies comme une exposition radiculaire due à la migration apicale du rebord gingival au-delà de la jonction émail-cément, sont une situation clinique courante, rencontrée chez plus d’un adulte sur deux [1]. Le préjudice esthétique, l’hypersensibilité dentinaire ou encore la peur de perdre la (ou les) dent(s) concernée(s) sont des motifs de consultation fréquents des patients présentant des RG, en particulier les plus jeunes [2]. Les greffes gingivales sont utilisées depuis longtemps pour le traitement des RG. Une littérature abondante soutient l’efficacité de ce type de procédure pour obtenir un recouvrement radiculaire substantiel, parfois complet, et augmenter la hauteur et l’épaisseur de gencive, gage de stabilité de la position du rebord gingival [3].
Le lambeau repositionné coronairement (LPC), associé à un greffon conjonctif enfoui (GCE) prélevé classiquement au palais, est à ce jour la technique la plus efficace et la plus prédictible en termes de recouvrement des RG à long terme [4]. Son principal inconvénient reste cependant la morbidité postopératoire (inconfort, douleur) du site donneur qui peut être, pour le patient, source d’inquiétude, voire un motif de refus du traitement. La quantité/qualité variables du prélèvement, selon les caractéristiques du site donneur et la complexité de certains types de prélèvements sont aussi des inconvénients.
Pour surmonter ces obstacles potentiels, des solutions alternatives ont été développées. Les substituts les plus étudiés sont les matrices dermiques acellulaires, les matrices de collagène d’origine animale, les dérivés de la matrice amélaire et les concentrés plaquettaires. Les performances de ces matériaux sont très hétérogènes. Un léger bénéfice à court terme (6 à 12 mois) est généralement observé par rapport à un LPC seul mais les résultats restent globalement inférieurs à ceux du LPC+GCE.