Le chirurgien-dentiste évolue depuis des siècles dans une pratique ergonomique dérivée des temps médiévaux et du métier de barbier. Héritage de ce passé, les patients sont encore installés sur un fauteuil de soins. Avec le temps, ce dernier a connu nombre de modifications et si le confort du patient était certainement l’un des objectifs des évolutions, c’est celui du professionnel qui doit primer aujourd’hui. La position du praticien dans son espace de travail est d’autant plus déterminante qu’elle devra être tenue plusieurs heures par jour, et ce, pendant toute une carrière. Si les organismes peuvent accepter de façon ponctuelle des postures contraignantes, les positions statiques sur des temps prolongés, elles, doivent être irréprochables. Dans le cadre de cette ergonomie environnementale et organisationnelle, le fauteuil du praticien est l’élément central du cabinet. Cette ergonomie est guidée par la gestion du temps et des étapes de soins mais aussi par l’agencement spatial du cabinet dentaire et l’organisation fonctionnelle du poste de travail. Avec pour objectif d’améliorer l’ergonomie de la pratique dentaire, le concept de support plat a connu ses premiers développements dans les années 1960 avec une position totalement allongée du patient.
En parallèle, cette vision de l’ergonomie doit s’accompagner d’un remodelage des méthodes et de l’environnement de travail pour s’articuler autour d’une table de soins et non plus d’un fauteuil. La mise en pratique de ce concept, pourtant ergonomiquement adapté, n’est encore que marginale en odontologie. Sans doute l’association « praticien à midi/travail à 4 mains » ou encore la crainte d’une réticence du patient vis-à-vis de la position imposée par ce concept sont-elles un frein à sa démocratisation.
Dans sa pratique courante, le chirurgien-dentiste est confronté au risque d’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS) [1]. Une méta-analyse…