Les praticiens ne comprennent pas comment une technologie fort coûteuse peut remplacer avantageusement quelques grammes de silicone. De leur côté, les dirigeants de laboratoires ont l’impression d’être entrés dans un cycle infernal d’investissements qu’ils assimilent au tonneau des Danaïdes.
Nous nous sommes donc intéressés de près à l’économie de la chaîne numérique dans le secteur dentaire pour mesurer objectivement son apport auprès des cabinets et des laboratoires de prothèse.
Dans les cabinets dentaires
L’analyse économique de l’impact du numérique dans les cabinets dentaires est délicate à réaliser. Elle se heurte à deux difficultés :
– un taux d’équipement encore faible : nous l’avons dit, les caméras numériques commencent tout juste à s’imposer dans les cabinets. Fin 2017, environ 4 %* des praticiens étaient équipés. Ils seraient aujourd’hui dans les 13 %*. Même si la hausse est spectaculaire et illustre bien l’engouement actuel pour ce matériel, le taux d’équipement reste faible et limite d’autant les possibilités d’analyse ;
– une utilisation encore peu intensive : beaucoup de primo-acquéreurs n’ont qu’une utilisation partielle de leur caméra. Les premiers matériels montraient des limites techniques qui ne permettaient pas de réaliser tous types de prothèses et les chirurgiens-dentistes équipés ne s’aventuraient pas sur des restaurations complexes qui nécessitaient également une formation plus poussée.
La remontée d’informations, au niveau des cabinets, est donc parcellaire et peu fiable. Heureusement, les laboratoires d’avant-garde disposent de plus d’informations sur l’activité numérique de leurs clients. Grâce à eux, nous avons pu isoler les utilisateurs assidus de caméras et suivre l’évolution de leur activité. Nous avons mesuré cette activité avant l’acquisition de la caméra et après. Parallèlement, nous avons échangé avec les praticiens…