Contexte
L’amélogenèse imparfaite (AI) fait partie des altérations génétiques affectant les tissus durs de la dent. Plus particulièrement, il s’agit d’une dysplasie de l’émail. La mutation ou la modification de l’expression de plusieurs gènes (e.g., AMELX, ENAM, MMP20) a été identifiée comme la cause de l’AI [1, 2]. Selon les différentes études portant sur le sujet, l’AI fait partie des maladies orales rares avec une prévalence inférieure à 0,5 % [2, 3]. Elle présente plusieurs formes basées sur des critères cliniques et radiographiques, toutes les dents du patient affecté seront touchées. Selon le phénotype amélaire, on peut distinguer différents types : hypoplasique, hypomature, hypominéralisée ou des formes mixtes [4, 5]. Les altérations amélaires pourront être qualitatives ou quantitatives, affectant alors la couleur, la forme, l’état de surface ou la structure elle-même. Dans les formes hypoplasiques, l’émail est d’épaisseur réduite, pouvant présenter des défauts comme des puits, des stries ; parfois même, l’émail sera absent. Sa minéralisation est normale, ce qui signifie que l’émail peut être distingué de la dentine radiographiquement. Dans les cas d’AI hypomature, l’émail est d’épaisseur physiologique mais apparaît opaque et marbré avec des défauts colorés jaune-brun et sa dureté peut être inférieure à la normale. Sa radio-opacité est similaire à celle de la dentine. Dans les cas d’AI hypominéralisée, l’épaisseur de l’émail est normale, mais la densité minérale est plus faible. Cet émail est donc plus fragile et se fracture, laissant des inégalités d’épaisseurs. L’émail peut être rugueux, mou et coloré. Radiographiquement, il apparaît moins radio-opaque que la dentine [4, 5].
Dans les formes hypomatures, l’émail apparaît souvent marbré avec une base blanc opaque tachetée de défauts plutôt jaunes-bruns (fig. 1). Ces colorations sont dues à…