En 2006, Wang [1] décrit les quatre principes fondamentaux du succès des régénérations osseuses guidées (ROG) : la fermeture primaire du site, la stabilité du caillot, l’angiogenèse, la création et le maintien de l’espace greffé. Ces facteurs théoriques vont guider toutes les étapes cliniques. Ils vont également, en fonction des situations cliniques, des objectifs thérapeutiques et des sites à greffer, influencer le choix des dispositifs et des biomatériaux utilisés. La principale complexité des greffes osseuses est l’obtention d’une stabilité du caillot sanguin pour que l’angiogenèse puisse s’effectuer à une certaine distance de l’os existant. Cette stabilité du caillot permettra aux cytokines, aux facteurs de croissance et aux molécules de signalisation de jouer convenablement leur rôle pour former un nouvel os [2]. La stabilité du volume osseux créé est également indispensable à la réussite clinique : une membrane non soutenue s’affaissera, affectant alors le processus de régénération.
À ces aspects mécaniques de la reconstruction s’ajoute le côté cellulaire exprimé par la triade de Lynch [3], il est nécessaire d’avoir sur le site greffé une matrice (minérale ou organique) support au développement des cellules osseuses et des facteurs ostéogéniques. Ainsi, l’os autogène, en proportion plus ou moins importante, reste le garant d’une reconstruction osseuse de qualité. Pour de nombreux auteurs, la création et le maintien de l’espace assurés par le dispositif barrière et le comblement particulé, sont plus importants que le rôle ostéogénique et ou ostéo-inducteur des différents matériaux utilisés [4].
La régénération osseuse tunnelisée (ROT) illustrée dans cet article n’est pas basée sur un changement de paradigme de la greffe osseuse. Il s’agit toujours d’une ROG, seul le protocole de mise en place diffère.
Nous proposons ici une variante tunnélisée de la ROG qui respecte…