Responsable scientifique : Gaëlle Cheisson
Intervenants : Hélène Rangé
D’un point de vue épidémiologique, le diabète est une pathologie chronique extrêmement fréquente : 463 millions d’individus adultes atteints en 2019 et, d’ici à 2045, 700 millions de personnes vivront avec un diabète. Aujourd’hui, le rôle du chirurgien-dentiste dans le dépistage du diabète est donc central.
Il faut s’interroger devant un tableau clinique qui présente des infections récidivantes ou réfractaires, des infections bactériennes ou fongiques, un délai de cicatrisation augmenté des sensations de soif, xérostomie, dysgueusie et de brûlures linguales ou buccales. Une prescription de mesure de la glycémie à jeun sera alors indiquée.
Dans la pratique courante du chirurgien-dentiste, la réalisation des soins non urgents chez un patient diabétique dépendra de l’équilibre glycémique. Ce dernier est évalué par le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) dont l’objectif à atteindre se situe entre 6 et 8 %. En dehors de cet intervalle, un avis chez le médecin généraliste ou le diabétologue est nécessaire et, aux extrémités (en deçà de 5 % et au-delà de 9 %), le geste est à différer.
Le Dr Cheisson souligne également la peur irrationnelle de l’hypoglycémie chez les chirurgiens-dentistes, car seuls les sulfamides hypoglycémiants et l’insuline sont à risque d’entraîner une hypoglycémie si le patient est à jeun (aucune indication pour un geste en local) ou s’il y a eu un mésusage de ses traitements. En présence de vertiges un re-sucrage peut être effectué et, selon son expérience personnelle, le glucagon, pour le diabète de type I, « ne servira jamais ». Quant à l’hyperglycémie, le Dr Cheisson met en garde sur la prescription de corticoïdes qui ne constituent pas une contre-indication à condition d’adapter la surveillance glycémique et la thérapeutique hypoglycémiante.
Qu’en est-il de l’antibioprophylaxie…