Quelle maman ne s’est pas interrogée, et ne nous a pas interrogés, sur l’intemporelle question de la succion du doigt ou de la tétine ? Le chirurgien-dentiste traitant devient alors bien souvent un interlocuteur averti qui sait conseiller sur le moment opportun de l’arrêt de la succion non nutritive ou avertir des dangers bucco-dentaires qui sont liés. Il se révèle aussi être un précieux allié des parents quand il s’agit de convaincre l’enfant ou de l’aider si, malgré ses efforts, le « sevrage » est trop difficile. S’il est un domaine traditionnellement dévolu à l’orthopédie dento-faciale, où l’omnipraticien peut tout à fait jouer un rôle déterminant, c’est bien celui de l’interception et en particulier dans le cas de la succion non nutritive. Parce qu’il est « plus facile de prévenir que de guérir », parce que les parents rencontrent bien plus tôt le chirurgien-dentiste traitant que l’orthodontiste (la question de la succion non nutritive peut d’ailleurs être posée lors d’une consultation pour un tout autre motif, ou pour un autre patient que l’enfant concerné), et parce que l’interception, quand elle est bien conduite, permettra de considérablement simplifier, voire d’éviter, le traitement orthodontique ultérieur (1, 2). Tout l’art réside donc dans la bonne communication entre omnipraticien et enfant, omnipraticien et parents, omnipraticien et orthodontiste, en cas de besoin.
Définition de l’Habitude de Succion Non Nutritive (HSNN)
La succion-déglutition est un phénomène réflexe qui commence avant même la naissance. C’est la première fonction motrice à se mettre en place chez le fœtus : le bébé déglutit le liquide amniotique dès la 12e semaine après sa conception tandis que les échographies peuvent révéler une succion du doigt dès la vie in utero. Ce comportement naturel fait partie des réflexes « archaïques ». Il s’avère même vital puisque c’est bien…