Dans la prolongation du numéro spécial sous l’égide de l’UFR d’odontologie de Rennes (Id 17/18 du 26 avril 2O23), qui nous a permis d’explorer deux thèmes , « Quand une dent antérieure est compromise ou absente » et « De la prévention à la réhabilitation », nous proposons trois autres articles rédigés par les équipes rennaises, qui explorent la prise en charge des patients à besoin spécifique.
En France, l’incidence des fentes labiales et palatines (FL/P), toutes formes cliniques confondues, est de 1 pour 700 à 1 000 naissances [1]. La fente palatine, en particulier, peut faire partie du tableau de plus de 200 syndromes de malformation congénitale bien définis.
Ces embryopathies, dont l’incidence est stable, ont un impact considérable sur la qualité de vie des enfants et des adolescents. Leurs conséquences sont majeures sur la structure maxillaire, l’aspect esthétique, la parole, l’alimentation et la déglutition. Elles peuvent être abordées et corrigées de manière appropriée par l’intervention d’une équipe interdisciplinaire. Cette dernière, au-delà de l’aspect anatomique, s’occupe également de la prise en charge psychologique des enfants concernés.
Une prise en charge multidisciplinaire
La coordination des soins est assurée en France par les centres de référence ou de compétence (CCMP). Le CHU de Rennes est l’un des CCMR ; il est porté par le service de chirurgie pédiatrique (Dr Olivier Azzis). Le CCMR de Rennes a été labellisé en 2007, dès la mise en place du premier plan maladies rares sur le plan national. Il coordonne une équipe multidisciplinaire comprenant le centre de diagnostic prénatal, des pédiatres, des psychologues, des généticiens, une équipe chirurgicale comprenant des chirurgiens pédiatres, maxillofaciaux, ORL et plasticiens, des orthophonistes, ainsi que des praticiens en odontologie pédiatrique et en orthodontie. Cette organisation permet d’optimiser la prise en charge…