La gingivite liée à la plaque est une inflammation non spécifique résultant de l’interaction entre le biofilm bactérien et les défenses immunitaires de l’hôte. Elle reste localisée à la gencive et ne s’étend pas au système d’attache parodontale (cément, desmodonte et os alvéolaire). Elle peut survenir sur un parodonte intact ou sur un parodonte réduit (avec ou sans historique de parodontite).
Bien que la gingivite n’évolue pas nécessairement vers la parodontite, la persistance de l’inflammation gingivale est un facteur de risque majeur ainsi qu’un passage obligé vers la perte d’attache. C’est pourquoi la prise en charge de la gingivite occupe une place de premier choix dans la prévention primaire des parodontites.
Le diagnostic
Le diagnostic de la gingivite repose sur le recueil de paramètres cliniques incluant :
– les signes cliniques de l’inflammation gingivale : érythème/rougeur, œdème, douleur (parfois une simple gêne ou démangeaison), chaleur et perte réversible de fonction de l’épithélium jonctionnel (qui joue le rôle de barrière entre le milieu intérieur et le milieu extérieur). À cela s’ajoute de manière inconstante une altération du festonnage gingival (fig. 1) ;
– les symptômes rapportés par le patient : saignements gingivaux, présence d’un goût métallique, changement de l’aspect des gencives (couleur, volume, texture…), halitose, douleur ou gêne, difficulté à s’alimenter et se brosser les dents, altération de la qualité de vie.
Il est à noter que le diagnostic de gingivite ne nécessite pas d’examen radiographique.
Chez les patients sans antécédent de parodontite, la gingivite sur parodonte intact ou réduit est définie par un saignement au sondage touchant au moins 10 % des sites et des profondeurs de sondage ≤ 3 mm (en présence d’un œdème important, les valeurs de sondage peuvent être augmentées sans perte d’attache associée : on parle de poche…