L’enseignement de la douleur de l’enfant dans les facultés, la validation de protocoles, la mise sur le marché de formes galéniques spécifiques adaptées et le développement de structures dédiées (Centres antidouleur, Comités de Lutte contre la Douleur…) ont permis une amélioration conséquente de sa prise en charge. Cependant, des inégalités de connaissances persistent, conduisant à des difficultés de prescription (choix des molécules, galéniques…) et, parfois, à des craintes d’erreurs d’administration. Ainsi, la douleur chez l’enfant reste parfois sous-évaluée et par conséquent sous-analgésiée (sous-dosage fréquent des antalgiques en termes de posologie et de nombre de prises prescrites).
L’administration d’un antalgique sûr et efficace à un enfant nécessite de garder en mémoire l’importante variabilité et les changements constants que subit son organisme dans cette période de la vie [1]. En effet, l’enfant est un organisme en maturation, loin d’être un simple adulte en miniature. Les transformations physiologiques au cours de sa croissance sont complexes et modifient considérablement les grandes étapes du devenir des médicaments (pharmacocinétique). Il importe de comprendre qu’il n’y a pas de proportionnalité entre un enfant et un adulte. Une même dose, normalisée selon le poids du corps, administrée chez un enfant et chez un adulte ne permettra pas d’obtenir la même réponse pharmacologique, ni les mêmes effets thérapeutiques [3].
Un traitement qui a montré son efficacité chez l’adulte n’est pas obligatoirement un traitement efficace chez l’enfant. Les enfants doivent bénéficier d’analgésiques ayant été spécialement développés et étudiés pour une utilisation pédiatrique (autorisation de mise sur le marché – AMM – pédiatrique). La prescription des formes galéniques adaptées est essentielle pour l’efficacité du traitement, son observance et sa sécurité d’administration…