Écouter, observer et… savoir dire non
La première étape consiste, avant toutes choses, à écouter le patient afin de pouvoir cerner au mieux sa demande et son degré d’exigence. Une jeune patiente vient consulter pour améliorer son sourire, elle a été sensibilisée, au travers d’émissions télévisées, aux traitements par facettes en céramique. La demande énoncée est claire et directe, elle désire un jeu de facettes de canine à canine au maxillaire pour avoir le sourire dont elle rêve. L’entretien avec la patiente est primordial, il permet de jauger son niveau d’expectation et la compréhension de son profil psychologique. Cette phase d’écoute se révèle cruciale pour pouvoir obtenir une relation de qualité patient-praticien [2]. Elle dévoile être complexée par les multiples diastèmes émaillant son sourire ainsi que ses incisives latérales de taille réduite. L’examen clinique révèle très vite une discordance entre la demande initiale et la faisabilité du traitement esthétique par facettes collées. La bi-proalvéolie en présence ne permet pas de satisfaire à une réhabilitation esthétique immédiate par éléments prothétiques (fig. 1 et 2).
Une préparation inconsidérée des substrats dentaires dans de telles conditions est totalement incompatible avec l’économie tissulaire, les répercussions biologiques engendrées pourraient être catastrophiques [3]. La seule attitude médicale éthique à adopter est dès lors de ne pas accéder à la demande de la patiente. Ce type de refus est très souvent source de frustrations. L’esthétique faciale et l’apparence physique ont un grand impact pouvant affecter la vie sociale. Une apparence dento-faciale peut entraîner des connotations négatives de l’observateur concernant sa personnalité et ses caractéristiques psychologiques [4]. Il est donc du devoir du praticien de se montrer pédagogue, d’expliquer les raisons de ce refus et d’offrir une alternative plus…