L a Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur (CFAO) dentaire est née dans l’esprit du Pr François Duret au début des années 70. Il en formalise, dans sa thèse d’exercice, toutes les bases, principes et procédures, dont beaucoup sont encore d’actualité aujourd’hui [1].
Si les étapes de numérisation (empreinte optique) et de conception et fabrication sont matériellement séparées, la CFAO dentaire, telle que conçue par François Duret, visait déjà une amélioration des pratiques et une réduction du temps de traitement, prenant pour exemple la réalisation d’une couronne en moins d’une heure [2], dont la faisabilité fut publiquement démontrée lors d’une séance clinique en direct au congrès de l’ADF 1985.
En 1987, le Pr Mörmann et le Dr Brandestini simplifient et concentrent ce concept de CFAO dentaire dans une seule « petite » machine regroupant toutes ces étapes et à destination des cabinets dentaires. Ils maximisent alors la notion de restauration dans la séance. Le CEREC est né et, avec lui, la CFAO « chairside » (littéralement « au fauteuil »), devenue CFAO directe chez nous (bien que CFAO « en direct » aurait été plus parlant).
Pendant près de vingt ans, l’empreinte optique est restée indissociable de la CFAO directe et le CEREC, le seul système disponible. Les caméras se sont depuis émancipées des systèmes d’usinage, aidées par les progrès technologiques, la numérisation massive des laboratoires de prothèses et des flux de travail.
Place actuelle de la CFAO directe dans les cabinets dentaires
Fin 2017, seulement 4 % des cabinets d’omnipratique étaient équipés d’une caméra d’empreinte optique. Plus de la moitié le sont aujourd’hui avec plus de 2 000 unités vendues en 2022. Avec un taux de croissance à deux chiffres depuis 2020, les projections tablent sur une couverture quasi-totale de l’ensemble des cabinets en France d’ici à la fin de la décennie ;…